Le dāntián
Les sān dān tián ou trois Champs de Cinabre qui correspondent aux
trois centres du corps (cerveau, cœur, ventre) se matérialisent dans le
xià dān tián ou le Champ de Cinabre inférieur (ventre).
L’alignement de ces trois centres produit la pilule de
cinabre dans le centre intestinal.
Les neurones des intestins semblent avoir un rôle dans l’émission
des mouvements réflexes. C’est sans doute pour cela que les arts martiaux s’y
intéressent de près.
Le dāntián inférieur est souvent confondu avec le point d’acupuncture
sous le nombril qìhǎi (VC6) qui est aussi très important dans les exercices internes
pour la pratique des arts martiaux. En MTC le qìhǎi est un point que l’on masse
et on chauffe pour tonifier le corps. Il ne génère pas en lui-même beaucoup d’énergie
et il faut toujours le solliciter. Dans la vision martiale c’est un récipient
du qì et le fait d’y poser les paumes des mains et d’y concentrer toute son
attention, génère une accumulation du qì.
En ce qui concerne l’administration et la fabrication du qì,
le dāntián inférieur est le centre de la transformation du cinabre en mercure
qui est le carburant du qì.
Lorsque la vitalité de l’essence primordiale jīng est
abondante (vigueur), on peut faire fructifier le qì par la consumation du
cinabre. Pour cela on peut commencer par faire descendre le feu du cœur dans le
ventre pour mettre mentalement le feu à la pilule de cinabre. Quand le cinabre
brûle on peut aspirer l’élixir (mercure) et le faire circuler dans les
vaisseaux et les méridiens.
La pilule de cinabre ne peut en définitive qu’exister par la
fabrication du jīng qui consiste à manger, respirer, dormir et faire des
exercices, et ensuite l’alignement postural des trois dāntián qui ne font qu’un
seul dans le ventre.
Cette théorie métaphysique démontre que l’intelligence est
produite par l’esprit (shén) qui se nourrit du souffle (qì) circulant dans les
trois centres.
En arts martiaux on peut voir cela ainsi :
Le cerveau est le centre de contrôle du mouvement et de l’arrêt,
soit de l’intention.
Le cœur est le centre de l’émotion et de l’action en
relation avec la situation.
Le ventre est le centre de l’action et de la force à gérer.
Dans une action de combat en situation d’urgence, le mental
doit gérer l’émotion et l’attitude et non le mouvement. Le corps se charge du mouvement instinctif
en puisant ses informations dans le centre neuronal du ventre.
La pensée et le cœur en harmonie permettent d’utiliser la
force associée au souffle. C’est cela qui rend l’application efficace.
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