Le kung fu Shaolin

Shaolin Quan Kung fu

La boxe de Shaolin (Shaolin Quan) ou le Kung fu Shaolin est la racine des arts martiaux chinois, coréens, vietnamiens, japonais et certains styles plus modernes qui sont des dérivés occidentaux comme le Krav Maga israélien, le Vale Tudo brésilien et même la boxe française qui semble avoir été importée par les jésuites. Il est clair que le Shaolin n’est pas à la base de la lutte gréco-romaine ou toute autre forme de combat typiquement de chez nous, et ceci démontre aussi que les êtres humains où qu’ils soient, ont l’instinct de survie et par conséquent tous, la possibilité de développer un art martial.

Il est communément admis que les techniques du Kung fu de Shaolin se sont développées à partir du premier patriarche Zen (Bodhidharma) qui aurait importé les arts martiaux indiens au temple de Shaolin, il y a environ 1500 ans. Peut-être que les indiens ont eu droit auparavant aux danses guerrières importées d’Afrique, ce qui permettrait ainsi de fixer l’hypothèse de l’évolution culturelle par le voyage, chose qui semble avoir depuis toujours existé en toutes circonstances. Les origines africaines du peuple indiens ne sont pas plus évidentes que celles qui proviendraient d’Europe, ceci dit, plus il y a de mélange, plus il y a d’idées.

La technique originelle du temple de Shaolin ne semble exister aujourd’hui qu’uniquement sur des fresques dont les images trahissent une simplicité technique qui ne suffirait pas à englober la complexité réelle de l’évolution des arts martiaux actuels.

Si les arts martiaux japonais, si chers à nous occidentaux, doivent se réclamer comme étant les héritiers du Shaolin, il faut peut-être aussi admettre que l’évolution qui leur est propre puisse avoir eu une influence en retour sur les arts martiaux chinois depuis qu’ils ont été élaborés dans leur condition primitive. En l’espace de 1500 ans on peut imaginer qu’ils se sont renvoyé la balle plusieurs fois. La preuve semble être évidente lorsque l’on constate que des écoles chinoises utilisent maintenant le système hiérarchique des « Dan » qui est bien japonais.

Ce qui est par contre amusant c’est de constater que les arts martiaux japonais les plus connus comme entre-autre le judo, puisse avoir un lien plus ou moins direct avec le taoïsme (Tao ou Dao). Bien que le judo ne provienne pas du taoïsme comme le Taiji Quan, il porte néanmoins dans sa définition le mot Do (Tao en chinois) qui signifie la voie ou le chemin.

Beaucoup de pratiquants de judo ne savent pas que le « Do » de judo est le « Tao » du taoïsme (道 = dào chinois ou do japonais). L’idéogramme japonais « Do » est le même, c’est juste la prononciation qui change.

Enormément de gens ne savent pas non plus que le Zen vient du (Chan) et tout particulièrement du temple de Shaolin.
Le Kung fu Shaolin ou le Shaolin Quan (boxe de Shaolin) serait né en même temps que le Zen (Chan), du même fondateur (Bodhidharma), ce moine indien fut aussi le 28ième successeur de Bouddha.

Personne ne peut vraiment dire ce qu’était le kung fu shaolin à l’époque, ni même si les légendes sont exactes car le temps vient à bout de ces certitudes qui ne servent finalement qu’à entretenir le rêve.

Le Kung fu est le nom moderne de l’art martial chinois issu de « Shaolin » et s’il est devenu une vérité (un standard) dans notre langage, il ne l’est pas en chinois car sa traduction peut être utilisée à définir d’autres disciplines que les arts martiaux.
Comme « Kung fu » veut dire (l’homme qui effectue une prouesse), on pourrait dire le : « Kung fu du Judo ». Cette affirmation déplacée pourrait engendrer un tas de remous et de discussions, mais sur le plan de la traduction (chinois et japonais), il s’agit d’une possibilité pertinente.

L’actuel temple de Shaolin de la province du Henan fut le premier temple du Kung fu et du Zen. Ce lieu est devenu un endroit touristique et un lieu de pèlerinage. Les véritables pratiquants du Chan (Zen) et des arts martiaux se sont éparpillés jusqu’aux quatre coins du monde pour notre plus grand bonheur.

Tai chi et Chi kung

Taiji et Qi gong

La confusion règne entre les traductions du « chi » de Tai chi et le « Chi » de Chi kung.

En Pinyin on écrit Taiji et Qi gong, ainsi on a « ji » et « qi ».

Le « ji » de Taiji (ou chi de Tai chi) signifie « sommet, extrémité, pôle », alors que le « Qi » de Qi gong (ou Chi de Chi kung) signifie « énergie ».

气 Qì ou Chi : énergie (Qi gong ou Chi kung, travail de l’énergie)
极 Jí ou Chi : sommet, pôle (Taiji, faîte suprême)

Le Taiji



Le Taiji n’est pas le Taiji quan (boxe du Taiji), mais il s’agit de la spirale bien connue du Taiji Tu (symbole du Yin et du Yang).

Ainsi ce que nous appelons communément la pratique du Taiji ou Tai chi, est en fait la pratique du Taiji quan ou Tai chi chuan.

Beaucoup de gens disent qu’ils font du Taiji ou du Tai chi (pron. Taille tchi), ce qui pourrait être traduit par : « Je fais du Yin Yang ».

En ajoutant le Quan ou Chuan (pron. Tchouén) on comprend qu’il s’agit de l’art martial interne bien connu.

Le secret du Qi

Comment développer le Qi

Le Qi (chi) est l’énergie vitale ou la bioélectricité dont on parle dans le Qi Gong, le Taiji Quan et dans bien d’autres disciplines. Le Qi est le Ki japonais qui forme le Reiki ou le Kime du Karaté.

L’actuel caractère Qi (氣) est formé du grain de riz et de l’air. Ce qui peut avoir pour signification : « la vapeur qui sort du grain de riz à la cuisson » ou « le mélange de glucose (riz) et d’oxygène (air) produisant des calories se transformant en bioélectricité »

On comprend dès lors que la fabrication du Qi provient de l’ingestion des aliments et de l’air.

Mais si l’on se réfère à un caractère plus ancien, le Qi du ciel antérieur, on comprend qu’à la base il y a une notion très importante à développer quand à la façon de se comporter. L’attitude et le travail de l’esprit sont « à la une » ici avec un détail qui fait toute la différence, c’est le véritable secret du Qi.

L’ancien Qi (炁) est formé de « il n’y a pas » et « le feu ».
Il n’y a pas le feu, c’est-à-dire que rien ne brûle, donc tout va bien !

Ainsi le secret du Qi, ou du moins de son acquisition est tout d’abord de savoir « prendre son temps »

Le stress et la précipitation sont contraires à la production du Qi.

Comment prendre son temps

Le temps est relatif, tout comme le Qi, il a besoin qu’on lui dise ce qu’il doit faire. On dit que là où va la pensée, le Qi la suit. Là où va l’intention, le temps la suit aussi.

Le temps est malléable, il dépend de la personne et de son état d’esprit. Lorsqu’on est concentré on gagne du temps. Parfois le temps passe trop vite, parfois il est long. C’est une illusion de croire que le temps est régulier. Notre façon de le calculer avec des horloges atomiques nous donne l’impression qu’il y a une maîtrise parfaite de la part des humains. Pourtant ceux qui ont inventé ces machines sont aussi ceux qui ont prouvé que le temps est relatif.

L’art de prendre son temps est le secret du Qi

Prendre le temps de dormir. Le sommeil est indispensable à l’équilibre, sa qualité dépend de l’importance qu’on lui donne.
Prendre le temps de manger. La qualité de la nourriture et l’attention qu’on lui donne sont essentielles.
Prendre le temps de respirer. La nourriture présente dans l’air est ignorée par la plupart des humains, pourtant l’air n’est pas que du vent.
Prendre le temps de méditer. Observer avec attention chaque chose, chaque moment.
Prendre le temps de s’arrêter. Sans penser à plu tard, juste l’instant présent.

Le Qi provient de l’alchimie de l’air et des aliments ingurgités. Si l’on y rajoute du sommeil, un peu de travail (exercices) et beaucoup de bonnes émotions, l’esprit pourra faire fructifier cette fortune abstraite qui pourtant est vitale, du moins pour le corps.

Arts martiaux internes

L'art martial interne

Les trois principaux arts martiaux internes chinois sont :

  • Le Bagua Zhang ou Pakua Chang la paume des huit trigrammes (Bāguàzhǎng)
  • Le Xing Yi Quan ou Hsing I Ch'uan la boxe de la forme et de l'intention (xíng yì quán)
  • Le Taiji Quan ou Tai chi chuan La boxe du faîte suprême (Tàijí quán)
Le Bagua Zhang est un style de boxes qui se basent sur la cosmologie des trigrammes du Yi jing (Yi king).

Le Xing Yi Quan est lui basé sur le mouvement lié aux cinq éléments.

Le Taiji quan est originaire de la combinaison des huit trigrammes et des cinq éléments. Taiji tu signifie « symbole du yin et du yang). Le Taiji quan est issu selon la légende de treize postures (8 trigrammes et cinq éléments).

Le Taiji quan est l’art martial interne le plus populaire en Occident. Ce style convient à tous par ses simplifications et sa simplicité de premier abord.

Le style Yang de Taiji quan est celui qui a le plus d’adepte dans le monde, notamment avec la forme 24 de Pékin qui est une simplification de la forme Yang.

Efficacité des arts martiaux internes

L’art martial interne est forcément plus long à acquérir car la force intérieure s’acquiert lentement, un peu à l’image d’un océan qui doit être rempli au goutte-à-goutte.

Seul une rigueur de travail continu par la régularité de son rythme peut engendrer la maîtrise du combat par la pratique d’un art martial interne.

Le Taiji quan style Yang bien qu’il soit généralement présenté comme une gymnastique pour vieillard, peut s’avérer efficace en combat à la condition que l’adepte pratique depuis fort longtemps, de façon régulière et absolument sérieuse, sans quoi, cela restera une gymnastique.

Le simple travail de la forme en tant qu’enchaînement de mouvements lents, ne saurait suffire à garantir une efficacité dans le combat. Bien que cette partie de l’entraînement soit la plus importe, la pratique de la méditation du Qi gong (nei gong) et l’adaptation à des situations de combats sont des compléments obligatoires si l’on veut pouvoir appliquer le Taiji quan en combat.

Les arts martiaux internes sont considérés comme des techniques plutôt défensives. Cela provient du fait que la sagesse suprême des arts martiaux prône l’absence de combat et la paix.

L’application martiale d’un style interne étant très dangereuse, il n’est pas possible d’en faire un sport de combat avec des compétitions et des médailles.

Il est très difficile de juger le niveau d’un pratiquant d’arts martiaux traditionnels (interne ou externe) car la puissance et l’efficacité réelle sont pratiquement invisibles.

Art martial et énergie interne


Qi et Qi

Le Qi prénatal dit « du ciel antérieur » se traduit par « il n’y a pas le feu » (炁)

Le Qi postnatal dit « du ciel postérieur » se traduit par « la vapeur sortant du grain de riz » (氣)

A savoir qui est Qi, cela ne fait pas de doute, c’est du chinois.

Le Taiji quan préconise la lenteur pour cultiver le Qi est cela ressemble plus à l’image du ciel antérieur (avant la naissance de toute chose).

L’ordre postérieur du ciel (après la création) nous donne l’image du Qi avec l’air et le grain de riz. Ce Qi peut aussi se traduire par bioélectricité.

Dans les deux cas la lenteur est préférable à l’agitation.

Bien qu’il soit absolument impossible de différencier ces deux appellations sur un plan expérimental (physique), l’aspect théorique qui subsiste alors peut servir de support à l’étude philosophique.

Pour cultiver le Qi il est d’abord préférable de trouver le calme intérieur, sans quoi il n’y aura pas beaucoup de progrès.

La lenteur est la patience sont les ingrédients primordiaux pour cela et la continuité dans une absolue régularité est une règle importante si l’on veut obtenir des résultats.

Taiji quan basic

Les 8 portes du Taiji quan

BA MÉN 八門


Art martial

L'art martial

Un art martial est une pratique visant à utiliser des techniques de combat dans le but de contrôler un adversaire sans avoir à lui faire du mal.

La différence entre l’art martial et le sport de combat est avant tout l’objectif, car dans l’art martial le but n’est pas le combat, mais la paix et l’harmonie.

Le premier stade de l’apprentissage d’un art martial passe quand même par le combat de rue, car quand on est un jeune garçon on est tenté, voire obligé d’avoir quelques expériences de contact réel. Dès que l’on commence à pouvoir maîtriser un adversaire sans lui faire mal, puis même sans le toucher, on s’éloigne de la violence pour favoriser un esprit de paix et d’harmonie.

Art martial interne et art martial externe

Le kung fu et le Tai ji quan sont les arts martiaux externes et internes les plus célèbres. L’art martial a toujours la même finalité, qu’il soit interne ou externe, il entraîne l’être à se vaincre lui-même ou à se contrôler.

Art martial interne

Le Taiji quan est l’art martial interne le plus connu et le plus efficace si on a le courage de le pratiquer avec une patience démesurée. La puissance du Taiji quan n’est pas perceptible à l’œil nu, mais elle peut être dévastatrice si elle est vraiment développée.

Art martial externe

Le Kung fu est le nom donné à l’art martial chinois qui provient du temple de Shaolin. La boxe de Shaolin est peut-être issue des arts martiaux indiens et a favorisé de développement du bouddhisme Zen. La pratique de l’art martial de Shaolin est dite « externe » est c’est sans doute pour cela que la méditation « Zen » vient compléter la méthode d’entraînement pour aider l’adepte à s’équilibrer et se ressourcer.

Art martial chinois

Le Wushu est le concept moderne de l’art martial chinois. Souvent critiqué par les conservateurs et les pratiquants de combats véritables, le Wushu favorise la démonstration et le spectacle et n’a plus grand-chose à voir avec un art martial traditionnel.

Cours de Tai chi

Cours de Tai chi chuan à Yverdon

Cours de Tai chi chuan ou Tai ji quan à Yverdon-les-Bains, les mercredis et jeudis

Energie vitale (Qi)

Le Qi


Le Qi est l’énergie vitale (Ki japonais) dont on parle si souvent dans les arts martiaux

Le caractère Qi (氣 qì) est formé du grain de riz et de l’air, soit la vapeur qui s’élève du grain de riz ou encore le mélange de glucose et d’oxygène qui produit des calories.

Le caractère ancien Qi (炁) était composé de Wu (sans) et Biao (feu ardent), soit : « y a pas le feu ». On comprend dès lors pourquoi la pratique du Taiji quan favorise le Qi.

L’absence de stress et la lenteur sont favorables au Qi, car c’est par la décontraction musculaire que le Qi est le plus fluide.

Le Qi se nourrit du Jing (essence) qui provient de l’air, des aliments, des exercices (surtout les jambes) et du sommeil.

Arts martiaux et Yi jing

Le maître Shī (ou armée)

师 ou 師 (trad)

shī

1. maître
2. enseignant, professeur
3. exemple
4. armée, division

Lao Shi est un titre généralement donné aux maîtres de taiji quan (lao = vieux), (shī = maître)

Shi est aussi l’hexagramme 7 du Yi jing, qui signifie plutôt armée

L’image symbolique du Yi jing dit : « Au centre de la terre est l’eau, image de l’armée »

Quand la terre (circonspection) domine l’eau (peur), la peur est maîtrisée (loi de contrôle des cinq éléments). Le trigramme Kun (terre) est au dessus de Kan (eau) et le nom de l’hexagramme est Shī (armée)

Dans la lecture traditionnelle (de bas en haut) de l’hexagramme on obtient le danger (Kan ou l’eau) qui va vers la docilité (Kun ou la terre).

Le maître véritable est donc celui qui domine par la douceur et qui n’a pas besoin d’étaler sa force. Il a maîtrisé sa peur et peut enseigner son art sans avoir besoin de prouver sa force.

Taiji quan peng Lu Ji An


Taiji quan basic An

按 àn (pousser)

An est symboliquement lié au trigramme Li (feu) qui signifie séparer ou quitter

Taiji quan basic

挤 jǐ (trad 擠)

Ji (presser) est symboliquement lié au trigramme du Yi jing « Kan » qui signifie : « cavité, creux ou ravin ».

Kan est comme l’eau (insondable) et représente aussi le danger.

Le mouvement Ji (presser) peut être l’idée d’une pression faite sur une cavité (point vital) ou comme une technique servant à déstabiliser ou déraciner.

Taiji quan Basic Lu



Lu (rollback) est traduit par céder, guider, rouler vers l’arrière, etc.

Ce caractère semble être formé de 扌 (main) et 履 (marche, chaussure, pas). Lu semble introuvable en traitement de texte.

Lu est associé à la terre de kun qui signifie le féminin, le réceptif et la docilité.

履 Lu est le nom de l’hexagramme 10 du Yi jing qui signifie « la marche » ou faire un pas. On peut associer l’idée du mouvement lu avec le fait d’obliger l’adversaire à faire un pas.

Taiji quan basic Peng 棚

Peng Lu Ji An

Peng (parer), Lu (rouler vers l’arrière), Ji (presser) et An (pousser) sont les mouvements de « saisir la queue de l’oiseau » et par conséquent le résultat de Qian, Kun, Kan, Li ou les quatre trigrammes qui donnent les directions cardinales du ciel antérieur du Yi jing.

Péng

Peng se traduit par abri et peu signifier une armoire ou un objet où l’on dépose quelque chose.

Peng est associé à Qian (ciel) du Yi jing qui se traduit par mâle, masculin ou sec.

Peng serait donc une posture purement Yang où l’énergie est en phase d’activation. L’image du père protecteur (le ciel est rond : réf. Yi jing). Avec Peng on a l’impression de porter quelque chose de précieux dans les bras (un vase, un bébé, une partenaire pour la danse), ou de faire la position « embrasser l’arbre » avec une seule main.

Cette posture évoque aussi l’espace vital vers la poitrine (le souffle Qi), comme une zone privée (salle de bain) où l’on ne laisse pas entrer quelqu’un.

Si Peng est communément traduit par parer on peut comprendre pourquoi l’idéogramme est parfois confondu avec Bing (carquois) et parfois avec Peng (enterrer).

Dans le caractère Peng on trouve Mu 木 (bois) et deux fois Yue 月 "lune ou mois" qui signifie 朋 péng (se grouper), soit :

木朋 = 棚 La maison protectrice, l'abri, une zone sécurisée.

Mouvement du Taiji quan

Peng parer


棚 péng : Abri, hutte

Peng signifie parer ou conjurer et il s’agit de l’un des huit mouvements associés aux huit trigrammes du Yi jing

©infophoto.ch

Saisir la queue de l'oiseau (Lan que wei)

Taiji quan et Yi jing


Associer les séquences du taiji quan aux hexagrammes du Yi jing ou Yi king (livre des mutations) relève d’un art qui dépasse les chinois les plus érudits en la matière.

A savoir que le Taiji provient du Yi jing, et que les treize postures du Taiji quan seraient la forme originelle et que les huit trigrammes du Yi jing associés aux cinq éléments seraient la base même de ce fondement, on peut étudier le concept sans pour autant être obligé de dévier vers des interprétations purement artistiques ou trop ésotériques.

Saisir la queue de l'oiseau

Lan que wei

lǎn què wĕi 揽 雀 尾 Saisir la queue de l'oiseau

揽 lǎn : serrer, accaparer, attacher
雀 què : moineau, oiseau
尾 wĕi : queue, bout

Les 4 techniques fondamentales (Peng, Lu, Ji An)

Parer, rouler vers l’arrière, presser et pousser sont les 4 techniques fondamentales de la séquence « saisir la queue de l’oiseau » qui font partie des huit portes « ba men » qui sont associées aux huit trigrammes du Yi jing (Yi king).

棚 péng : « Abri, hutte » est parfois remplacé par 掤 bīng « carquois » ou 堋 péng : « enterrer ».
Peng signifie parer ou conjurer et est associé au trigramme Qian (ciel) et au Sud

履 lǚ : « chaussure, pas » ou 捋 lǚ : « frotter avec les doigts » ou 掳 lǔ : « enlever » viennent remplacer lǚ3 qui est apparemment manquant en traitement de texte.
Lu signifie rouler vers l’arrière et est associé au trigramme Kun (terre) et au Nord

挤 jǐ : « presser bousculer, pousser »
Ji signifie presser et est associé au trigramme Kan (l’eau) et à l’Ouest

按 àn : « presser, appuyer sur, contenir, réprimer, tenir qch dans ( à ) la main, selon, conformément à ».
An signifie pousser et est associé au trigramme Li (le feu) et à l’Est

Les 4 techniques fondamentales de saisir la queue de l’oiseau sont liées aux 4 point cardinaux du ciel antérieur du Yi jing.

Dans la forme Yang du Taiji quan cet enchaînement semble très important. Peut-être que cela provient du fait que les treize postures de base qui ont façonné le Taiji quan originel contenaient ces mouvements.

Le ciel antérieur du Yi jing est aussi associé à la loi d’activation des cinq éléments, car le ciel antérieur préside à la sustentation de toute chose dans l’univers par son mouvement circulaire. Ceci voudrait donc dire que l’enchaînement « saisir la queue de l’oiseau » est une séquence d’activation de l’énergie au plus grand sens du terme.

Le Qi au dantien

Le Taiji quan et le cœur au ventre

Faire descendre le qi au dantien est une des premières étapes du taiji quan.

Le feu maintenu dans le bas ventre (dantien) permet l’équilibre des forces Yin et yang.

L’alchimie taoïste préconise d’incendier le cinabre par l’activation mentale du feu au bas ventre pour éliminer les stagnations d’eau qui sont dangereuses pour l’organisme.

L’eau stagne naturellement dans l’abdomen et cette partie du corps a besoin d’être constamment réchauffée pour favoriser la digestion des aliments. La surconsommation d’aliments provoque la stagnation d’eau et de résidus, puis la maladie et la mort.

La concentration sur le point d’acupuncture Qihai (VC6) permet d’absorber le Qi du Dantien lorsque l’on inverse la respiration (rentrer le ventre à l’inspiration). Cette manière de procéder et une façon de se nourrir par l’air plutôt que par la nourriture, ce qui favorise une énergie considérable.

Dans Yi jing ou Livre des mutations, le premier trait de l’hexagramme 27 parle de la tortue magique qui peut vivre d’air uniquement. Le point VC6 est souvent associé à la transformation de l’hexagramme 27 vers le 23 (stagnation).

L’orchidée est une plante évoluée qui dit-on se nourrit presque principalement d’air et de très peu d’eau.

Le cœur au ventre

Le feu du cœur descendant dans le ventre nous rappelle l’expression française « avoir du cœur au ventre » qui signifie, courage et énergie.

Le courage et l’énergie sont les ingrédients les plus importants dans la pratique des arts martiaux ; ils sont favorisés par notre générosité, notre frugalité et notre miséricorde. Pour cela il faut un peu de volonté.

Voir aussi

Tui Shou

推手 Tuī shǒu



La poussée des mains

Le tui shou ou Poussée des mains est un exercice lié au taiji quan dont le but est d'apprendre à ressentir son partenaire, à travailler son équilibre par les esquives et les déviations des mouvements de l'adversaire.

Qi mei gun


Qi mei gun

齐 qí prononc. shi ( adj. ) 1. égal / au même niveau 2. unanime
3. en ordre / régulier ( adv. ) 1. ensemble 2. simultanément

眉 méi ( n. ) sourcil

棍 gùn ( n. ) bâton

Les taos du Kung fu

Tao Forme ou Kata

Comme le kata japonais, le tao (tào lù) est un réservoir de connaissance propre à une école. La notion d’esprit est présente dans la forme et son entretient dépend de la volonté du pratiquant.

Le tao est comme une encyclopédie qui répond à des questions sur la manière de développer des techniques de combat.

Chaque mouvement ou enchaînement doit être soigneusement médité afin d’y trouver des applications martiales efficaces.

La tradition dit que ce n’est pas l’application qui détermine la forme, mais l’inverse. Pourtant chacun y amène son grain de sel et c’est ainsi qu’il existe des multitudes de formes.

Les taos sont le patrimoine d’une école et d’un style et ils véhiculent un savoir ancestral éprouvé. Personne pourtant ne peut affirmer détenir une version exacte d’un tao ancien car ceux-ci n’ont jamais été figés pendant les siècles qui ont précédés notre époque.

La tradition vivante semble se perdre dès lors où la codification se fige à travers des dessins, des écrits, puis des films. L’intellect prend le dessus et le corps perd la véritable essence.

La force ou la vitesse ne sont pas les véritables secrets de l’efficacité des taos. Les véritables secrets sont la continuité et la répétition inlassable de ses formes qui se façonnent avec le temps et la patience.

Qi mei gun ou le bâton au niveau des sourcils

Le bâton long Standard du kung fu

Le bâton long standard (qí méi gùn) est l’arme la plus basique du kung fu. Elle développe la force et l’endurance et possède une efficacité par sa simplicité à se la procurer et à la dissimuler comme un objet usuel (manche quelconque)

齐 qí au même niveau
眉 méi sourcil
棍 gùn bâton